Issouf Kinda un boxeur Burkinabè qui fait la fierté de son pays aux Etats – Unis d’Amérique

By : Par Barnabé Bazona Bado et Moustapha Diaoune

Après avoir été vice – champion d’Afrique en boxe en 2007, il s’est envolé pour les Etats – Unis d’Amérique pour défendre les couleurs du Burkina Faso sa patrie au championnat du monde de boxe à Chicago. Depuis il s’est installé à New York dans le Bronx, l’un des cinq grands arrondissements de la ville ou loin de jeter l’éponge, il a rapidement retrouvé le ring et continue de faire la fierté de l’Afrique en général et du Burkina Faso en particulier. Mais il estime être négligé par son pays natal.

Lui c’est Issouf Kinda un jeune boxeur Burkinabè de 30 ans né à Banfora dans la cité de Banfuji, la ville réputée pour ses cascades. Couronné en 2017 Champion du monde en boxe (World Champion) par le « World Professional Boxing Federation » aux Etats – Unis d’Amérique, et deux fois Champion en boxe dans la catégorie poids léger de l’Etat de New York (New York State Light Welterweight), Issouf a été honoré en 2017 (voir certificat) par Ruben Diaz Jr. le Président de Borough de Bronx pour ses mérites. Après cette distinction honorifique, c’est le tour de « Africain Advisory Council » de reconnaitre ses mérites en lui dédiant un certificat de reconnaissance. En 2014 et en 2015, il a remis en jeu les ceintures qu’il a respectivement gagnées en 2012 et 2013. Il les a toutes reconquises et souhaite les garder définitivement comme souvenir pour ses enfants.
Issouf est né avec le sang de la boxe circulant dans ses veines. A l’âge de cinq ans déjà il s’initiait à la boxe. Son père boxeur professionnel de son état, avait un club de boxe ou il entrainait des jeunes. Issouf le suivait régulièrement pour aller à l’entrainement et s’asseyait pour observer.

Un jour, raconte-t-il, mon papa m’a permis de faire une démonstration après avoir observé ce qu’il enseignait aux jeunes. J’ai réussi le test, et il a dit aux jeunes de prendre l’exemple sur moi. Un boxeur était né.

Issouf n’a pas dérogé à la règle en ce qui concerne la boxe : « J’ai eu à faire des combats éducatifs et des combats amateurs avant de devenir un boxeur professionnel », a t – il dit. Après quoi Issouf et un autre boxeur Burkinabè se sont envolés pour la Tunisie grâce à des bourses olympiques qu’ils ont reçues pour une formation de 2 ans. Tout en suivant leur formation en Tunisie, les deux Burkinabè défendaient les couleurs de leur pays. C’est là que Issouf a défendu les couleurs du Burkina Faso aux championnat d’Afrique à Madagascar et en est sorti vice – champion.
A New York il a mené 21 combats et a gagné 18 dans la catégorie des poids légers dont 7 KO. Il garde toujours jalousement deux des ceintures (New York State champion et World Professional Boxing Federation). « Je combats officiellement pour le Bronx », dit Issouf. Et d’ajouter : « Mais sur le ring je porte la tenue Burkinabè. Quand je finis de combattre je brandis le drapeau du Burkina Faso ». Et « quand je suis sur le ring, les supporters crient Africa, Africa, Africa ».

Issouf dit qu’on peut vivre de la boxe à New York mais à condition. « La boxe ici c’est du business. On ne gagne pas toujours parce qu’on meilleur, mais qui peut mobiliser du monde. Si vous êtes fort et que vous avez mobiliser que 5 personnes et le faible à mobiliser 150 personnes, ils feront tout pour que le faible gagne », a – t – il dit. A en croire Issouf on gagne en fonction des tickets que l’on peut faire vendre. En français facile, plus vous pouvez faire gagner de l’argent plus vous augmentez votre chance de gagner.

Issouf Kinda

Malheureusement Issouf n’arrive pas à mobiliser du monde car dit – il « quel est cet Africain qui acceptera acheter un billet à 150 dollars pour aller regarder un boxeur » ? « Si j’arrive à gagner, c’est par la foi et le courage », a – t – il dit. C’est pourquoi en plus de la boxe il travaille comme vigile dans une société à New York.

Toutefois il tient à remercier l’Abbé Joseph Kinda de l’Eglise Saint Joseph of the « Holy Family Church » de New York et le musicien Burkinabè Hermane Kaboré qui n’ont ménagé aucun effort pour mobiliser des Burkinabè pour le soutenir lors de son dernier combat.
Il en veut cependant à l’ambassade du Burkina Faso aux Etats – Unis de et à l’Association des Burkinabè de New York qui selon lui le négligent : « Je suis allé vers eux. On m’a fait des promesses sans suite. » Il aurait pu rencontrer à New York sur le qui-vive Blaise Compaoré et sa femme Chantal Compaoré quand Blaise était au pouvoir. Il a pu également rencontrer le Président Rock Marc Christian Kaboré, l’ambassadeur du Burkina Faso à Washington, le ministre des Affaires Etrangères, Alpha Barry. De toutes ces rencontres la montagne n’a accouché que d’une souris, selon le boxeur. « Je n’ai pu m’entretenir ni avec Blaise Compaoré ni avec le Président Rock Marc Christian Kaboré parce que les uns m’arrangent des rendez – vous et quand j’arrive les autres m’empêchent ».

En décembre 20017, Issouf décide de rentrer au pays pour présenter ces deux ceintures aux plus hautes autorités du pays. Il aurait pu rencontrer l’ancien ministre des sports et des loisirs Tahirou Bangré qui après avoir visionné les vidéos lui aurait dit qu’il ne représente pas le Burkina Faso. Il lui aurait aussi demander ce qu’il a fait pour le pays. Il aurait rencontré également le président de la fédération de boxe, celui du comité national olympique et des sports, Jean Yameogo ainsi que le Mogho Naaba, le Larlé Naaba et le Kassiri Naaba. Issouf qui espérait une quelconque reconnaissance nationale s’est vite désenchanté.

Pendant que les siens semblent le négliger, des autorités de la Cote – d’Ivoire et du Congo Kinshasa à New York le courtisent et voudraient qu’il défende les couleurs de leur pays en se naturalisant. « Ils m’ont dit que si je représente leur pays ils n’allaient pas me négliger comme le Burkina Faso ». Mais Issouf dit qu’il n’a pas encore pris une décision par rapport à ces propositions.
Issouf pense que la « boxe au Burkina Faso est en faillite ; elle n’est plus comme avant ; il y a manque de compétitions et de combats ; des boxeurs professionnels se cachent pour aller boxer à l’extérieur ».

Marié et père de deux enfants dont un garçonnet et une fille, Issouf Le Volcan (son nom de guerre) dit qu’il veut qu’on l’identifie à Mohamed Ali de son vrai nom Cassius Marcellus Clay. Il a créé un club de boxe à Banfora dénommé « Team Kinda Boxing Club de Banfora, le Nid des Champions » pour entrainer des enfants de 7 à 14 ans. Son séjour au pays lui a permis aussi d’organiser un gala de boxe à l’intention des tout petits.
« Je demande aux Burkinabè et aux Africains d’aider les frères qui veulent avancer », a dit Issouf en guise de conclusion.

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